THE INFINITE WOMAN, nouvelle exposition

“I’m at that party right now”, 2024, de l’artiste France-Lise McGURN, Coproduction Fondation Carmignac et l’artiste.
THE INFINITE WOMAN, une exposition culte sur l’infinité de la femme.
Eblouissement total! Avec plus de quatre-vingt oeuvres dont des prêts exceptionnels de la TATE Modern à Londres, du Musée d’art Moderne de Paris ou de collections privées, la nouvelle exposition est une célébration poétique et décomplexée de l’insaisissable multiplicité des féminités. Son niveau de qualité inscrit définitivement la Villa Carmignac -et notre région- sur la carte des lieux incontournables pour la connaissance de l’art contemporain.
Une fabuleuse scénographie

© Françoise Spiekermeier
Sous le plafond aquatique, une araignée géante occupe tout l’espace: la célèbre sculpture de Louise Bourgeois, Spider (1995), se hisse dans toute sa majesté, symbolisant la force et la résilience de la mère. Elle est entourée d’une fresque murale de l’artiste France-Lise McGurn réalisée sur commande et in situ. Les reflets de l’eau projetés sur l’installation infusent une extraordinaire ambiance de matrice liquide: on se sent un peu comme dans le ventre maternel. L’expérience est extraordinaire de douceur et de poésie.


“Abandonnez-vous de tout coeur à votre complexité”, un postulat revendiqué ardemment sur cette oeuvre de Billie Zanguewa ( Malawi, 1973) réalisée sur un tissu de soie brute effiloché. L’oeuvre brodée et cousue main détourne la pure domesticité par un discours qui met en avant ce que l’artiste appelle le “féminisme du quotidien”.

Parmi les oeuvres rassemblées dans la section Plaisirs Coupables, ce grand format de l’artiste Roy Lichtenstein ( Etats-Unis, 1923-1997) peint selon sa technique emblématique de points Ben-Day, relève de la Collection Carmignac. Son titre Reflections on Jessica Helms (1990), est une allusion indirecte à Jesse Helms, homme politique américain conservateur connu à la fin des années 80 pour son soutien à la censure de l’art qu’il jugeait moralement corrompu. Cette figure nue tronquée, des bandes miroir dissimulant son pubis et ses seins, représente une critique satirique de la légitimité de la censure. référence à la tradition picturale de la Venus pudica, portant pudiquement la main à son pubis et à son sein pour indiquer sa nudité, cette Jessica Helms est, elle, privée de son corps sexualisé, marquant la censure du plaisir érotique des femmes.

Dans la salle Barceló, en dialogue avec la fresque Not Yet Titled (2018) de Miquel Barceló représentant les fonds sous-marins, une sculpture troublante de Andra Ursuta (Roumanie, 2019) provenant d’une collection particulière et intitulée Predators ‘R Us, trône sur son socle. Conçu à partir d’un moulage de son propre corps, cet être radicalement hybride met l’accent sur la complexité du désir. La figure féminine est amputée de certains de ses membres, tandis que lui poussent des appendices inhabituels, tels qu’une paire de pantoufles tentaculaires inspirée de l’extraterrestre dans Predator. L’artiste montre ainsi un corps de cyborg insaisissable en constante évolution, ni vraiment extraterrestre ni tout à fait humain.
Exposition THE INFINITE WOMAN, du 27 avril au 3 novembre 2024, Villa Carmignac https://www.fondationcarmignac.com/fr/